Les élites face à la perversion de l'intelligence et des mœurs

du XVIème siècle à nos jours

François Marie Algoud

Président d'honneur, fondateur de l"Oeuvre chrétienne de la Cité Vivante"

Le sujet que je dois traiter est tellement vaste que je ne pourrais que l'effleurer. Cependant, je vais m'efforcer de le présenter de telle manière que chacun sentira la nécessité personnelle de l'approfondir, et en aura un désir pressant, étant donné la conjoncture politique.

Des pervertis et des pervertisseurs, il y en a eu de tout temps. En revanche, il n'en fut pas de même de la volonté de perversion.

Si l'on constate en France - et en Europe - une perversion marquante de l'intelligence et des mœurs dès le XVIème siècle, l'histoire nous fait voir une volonté de perversion deux siècles plus tard - et cela coïncide avec la création de la Franc-maçonnerie, d'ailleurs !

À cette volonté de perversion s'en est opposée une autre, celle de laïcs et d'hommes d'église, décidés à la combattre, car l'alternative est de taille : doit-on aller vers Dieu ou vers la Bête ?

En 1516 : La question de l'euthanasie apparaît pour la première fois chez Thomas More dans son Utopie. Plus tard, chez Francis Bacon.

Dans ce même ouvrage, l'auteur préconise que, pour la félicité collective, chacun soit "sans cesse exposé aux yeux de tous".

Cela préfigure les mots d'un Conventionnel en mission : "Dans un pays libre, nul ne peut ni ne doit déguiser l'intérieur de sa maison" (cité p. 119, dans Nature humaine et Révolution, Xavier Martin, DMM, 1994)

En 1517 : Martin Luther (1483-1546), moine augustin allemand, affiche sur les portes du château de Wittenberg ses Quatre-vingt-quinze thèses qui marquèrent le début de la Réforme.

La maxime selon laquelle les bonnes œuvres ne sont pas nécessaires au salut risque d'entraîner un relâchement des mœurs.

On connaît cette présentation du protestantisme donnée par le pasteur Richard Molard : "le protestantisme, étranger à tout dogme fixé, à toute morale immuable et surtout à toute règle définitive, doit signifier en paroles et en actes les exigences de l'Évangile dans la société telle qu'elle est" (Article "La vraie nature du protestantisme" dans le Figaro du 30 mai 1974, cité dans "l'Offensive maçonnique", AFS, no 97, p 3)

C'est la même année que Jérusalem est prise par les Ottomans, et aussi Alger, la Syrie, l'Irak, l'Égypte. En 1530 c'est la Confession d'Augsburg, premier formulaire exposant la profession de foi des luthériens, rédigée par Melanchton.

En 1531 : Henry VIII se proclame chef de l'Église d'Angleterre et rompt avec Rome. En 1536 : Calvin (l509 - l564) publie (en latin) L'Institution de la religion chrétienne, qui deviendra le livre clef du calvinisme.

En réaction le Concile de Trente convoqué par Paul III puis Paul IV s'ouvre en 1546. Lors de sa clôture par Pie IV en 1563, paraissent les décrets sur le péché originel, la justification et les sacrements. C'est l'organisation de la Contre-Réforme.

Autre réaction : le 7 octobre 1571, c'est la victoire de Lépante.

Puis viennent :

- Campanella : "Les idées de Campanella sont essentiellement conçues à partir de la fusion du dogme chrétien et du naturalisme de la Renaissance"

- Descartes : "La révolution accomplie par René Descartes a été un des tournants, un des âges de la pensée humaine, un des âges de l'humanité. Elle se situe, comme la Croix de la Révélation nouvelle, au carrefour de ce Monde issu de la Renaissance, de cette Re-Naissance dont Chesterton a pu dire, au sens biblique, qu'elle ouvrait l'ère de la Re-Chute."

- Comenius : Le projet rosicrucien de Comenius est assurément l'un des projets les plus achevés d'une communauté européenne d'inspiration occultiste et plus précisément rosicrucienne.

En face ce sont avant tout des réactions religieuses, celles de fortes personnalités : des Saints et des Saintes, qui définissent, fondent, et agissent

- Saint Pie V : il codifie la messe. Il publie le catéchisme du Concile de Trente. Il fait publier le missel en 1570.

- Saint François de Sales : (1567-1622). Il est déclaré docteur de l'Église en l 677.

- Sainte Jeanne de Chantal (1572-1641). Elle fonde l'Ordre de la Visitation.

- Le Cardinal de Bérulle (1575-1629).

- Saint François-Régis (1597-1648).

- En 1622 : ouverture à Paris du premier séminaire

En 1625 : Fondation par Saint-Vincent de Paul, "le grand saint du grand siècle, de la Société des prêtres de la mission", les Lazaristes (prieuré de Saint-Lazare). Monsieur Vincent (1581-1660) multiplie les fondations de charité. Il est à l'origine de la cérémonie de la communion solennelle.

En 1635 : Louise de Marillac (1591-1660) fonde la congrégation des Filles de la charité. Elle sera béatifiée en 1920 (comme Jeanne d'Arc), et canonisée en 1934.

Le 10 février 1638 : A Abbeville, Louis XIII consacre solennellement à la Très Sainte Vierge Marie "notre personne, notre État, notre couronne et nos sujets". Il ordonnait qu'en mémoire du vœu, dans toutes les églises du royaume,

le 15 août, une procession solennelle soit organisée, et que dans toutes les cathédrales une chapelle soit dédiée à la Vierge. Il avait consacré sa personne à Notre-Dame-du-Puy en l 629.

Saint Jean Eudes : 1601-1680. Congrégation de Jésus et Marie : les Eudistes.

Saint Jean-Baptiste de La Salle (1651-1716), et ce sont les "Frères des Écoles chrétiennes".

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716). Ses prodigieuses missions en Vendée en ont fait la terre des héros, des martyrs et des saints qu'a voulu anéantir la sinistre Révolution, hélas française !

De 1651 à 1659 : Corneille traduit l'Imitation de Jésus-Christ, en treize mille vers.

En 1659 : A Paris sont créées les missions étrangères.

En 1662 : mort de Pascal Son "Apologie de la religion chrétienne" demeurant inachevée, ses fragments sont rassemblés et publiés sous le titre de "Pensées".

"Il y a bien de la différence, disait Pascal, entre avoir les mœurs corrompues et corrompre la règle des mœurs".

Nous y sommes !

Le 24 juin 1717, c'est la création de la Franc-maçonnerie en Angleterre (Grande Loge de Londres). L'un des trois principaux animateurs est Désaguliers, ami et collaborateur de Newton.

En 1721 : Institution, à Dunkerque, de la loge "Amitié et Fratemité".

Tout remonte à l'influence prise par les sociétés de pensée animées par les Francs-maçons.

En 1723 : Un plan, dont les révolutions américaine et française, à la fin du siècle, ne furent que les premières réalisations violentes, se devinait déjà dans les ouvrages d'auteurs du siècle précédent. Il est énoncé en termes assez explicites dans les"constitutions" de la Franc-maçonnerie de 1723 et prévoit, après la destruction des formes traditionnelles de sociétés fondées sur la religion, la formation de groupements sociaux artificiels toujours plus étendus et homogènes.

Je ne vais pas maintenant m'étendre sur toutes les manifestations d'une effroyable - je l'appellerai satanique - volonté de perversion. Vous en avez toutes les preuves dans mon livre : "Histoire de la volonté de perversion de l 'intelligence et des mœurs, du XVlè ne siècle à nos jours ".

En revanche, je vais faire état de réactions, et ce, par ordre chronologique (ces citations sont toutes extraites de mon ouvrage, précité).

Souvenons-nous donc que le 31 août 1670, au séminaire de Rennes, se célèbre pour la première fois la fête du Sacré-Cœur de Jésus.

Le 27 décembre 1673 : Le Christ fait de Sainte Marguerite-Marie Alacoque, Visitandine de Paray-le-Monial, sa messagère.

En 1674 : Il lui fait connaître son Coeur, et lui montre les merveilles inexplicables de son Amour. En pratique, Il recommande la réception fréquente de l'Eucharistie, la coutume du premier vendredi du mois, précédée d'une veillée le jeudi soir, pour réparer le sommeil des apôtres pendant son agonie, et le 16 juin 1675 : enfin, montrant à nouveau son Coeur, Il prononce ces paroles, depuis lors bien connues : "Voici ce Coeur qui a tant aimé les hommes, qu'II n'a rien épargné, jusqu'à s'épuiser pour leur témoigner son Amour. En guise de reconnaissance, Je ne reçois qu'ingratitude par leurs irrévérences et par leurs sacrilèges ; leur froideur et le mépris qu'ils ont pour Moi dans le Saint Sacrement." C'est alors qu'II demande l'institution de la fête du Sacré-Coeur.

En 1688 parait l'Histoire des variations des Églises protestantes par Bossuet (1627-1704)

L'année d'après, le Christ déclare à Sainte Marguerite-Marie : "Je régnerai malgré mes ennemis ".

RAPPELONS NOUS SANS CESSE CETTE DÉCLARATION POUR Y PUISER FORCE ET DÉTERMINATION DANS NOTRE COMBAT CONTRE LES PERVERTISSEURS DE TOUT POIL.

Le 20 octobre 1694 : Mandement de Bossuet "pour exhorter à la communion pascale ceux qui manquent à la faire" (Revue Bossuet, t. V, 1904, p. 11). L'inquiétude de Bossuet vient d'un "affaiblissement de la foi chez les élites, la remise en cause des certitudes traditionnelles, les attaques de plus en plus virulentes des "libertins" contre la religion".

Le 24 avril 1738 : Dans l'Encyclique In Eminenti, Clément XII déclare : "Nous défendons formellement… d'entrer dans lesdites sociétés de Francs-maçons".

Le 18 mai 1751 : Encyclique Providas de Benoît XIV. Confirmation à propos de la Franc Maçonnerie : "Nous voulons et décrétons qu'elle ait force et efficacité à toujours".

Le 14 septembre 1757 : Clément XIII, en plein siècle des Lumières (ou plutôt des lumignons), aux patriarches, primats, archevêques : "Si nous nous laissons ébranler par l'audace des méchants, c'en est fait de la force de l'épiscopat, de l'autorité sublime et divine de l'Église, il ne faut plus songer à être méchants, si nous en sommes venus au point de trembler devant les menaces et les embûches des pervers. "

Nous arrêtons ici l'énumération chronologique des oppositions à la volonté de perversion de l'intelligence et des mœurs. Vous trouverez la suite dans mon ouvrage d'où sont issues les dates précitées.

Je n'énumérerai pas les maîtres de la contre-révolution. Mes auditeurs et lecteurs les connaissent.

Il est évident, pour les moins informés d'entre eux, que le personnage ayant le plus marqué son époque est le maître de l'Action Française, Charles Maurras. Ce n'est pas aujourd'hui que je développerai ce sujet, mais je dois cependant rappeler que l'Action Française a influencé trois mouvements importants :

- le retour à un classicisme littéraire,

- le nationalisme français (le nationalisme intégral étant la monarchie),

- la renaissance catholique.

Enfin, je voudrais rappeler que si "le désespoir en politique est une sottise absolue", suivant la profonde réflexion de Charles Maurras, un chrétien ne doit jamais désespérer puisque le Christ est ressuscité !

Ma conclusion est et sera pleine d'espérance. C'est la citation de la harangue d'un des plus magnifiques opposants à la folie révolutionnaire : le Général Charette. Les accords de la Jaunaie, (le 17 février 1795) "présageaient pour toujours la victoire d'un peuple soulevé pour ses fidélités", ainsi que l'a écrit Emmanuel Catta

"Notre Patrie à nous, c'est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé devant nous. Notre Patrie, c'est notre Foi, notre Terre, notre Roi. Mais leur Patrie à eux, qu'est-ce que c'est ? Vous le comprenez, vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l'ordre, la tradition. Alors, qu'est-ce que cette Patrie narguante du passé, sans fidélité, sans amour ? Cette patrie de billebaude et d'irréligion ? Beau discours, n'est-ce ? Pour eux, la Patrie semble n'être qu'une idée ; pour nous, elle est une terre. Ils l'ont dans le cerveau ; nous l'avons sous les pieds, c'est plus solide ! Et il est vieux comme le diable, leur monde qu'ils disent nouveau et qu'ils veulent fonder dans l'absence de Dieu… Vieux comme le diable… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions… Faut rire ! mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur".

À Jésus par Marie et que Dieu vous et nous garde, chers amis !

"Seigneur, endormez-moi dans votre paix certaine

Entre les bras de l'Espérance et de l'Amour.

Ce vieux coeur de soldat n'a point connu la haine

Et pour vos seuls vrais biens a battu sans retour.

"Le combat qu'il soutint fut pour une Patrie,

Pour un Roi, les plus beaux qu'on ait vus sous le ciel,

La France des Bourbons, des Mesdames Marie,

Jeanne d'Arc et Thérèse, et

Monsieur saint Michel."

Charles Maurras

(vers recueillis par Gustave Thibon)

Annexes

Voici quelques textes ne figurant pas dans la première édition de mon "Histoire de la volonté de perversion de l'intelligence et des mœurs, du XVIème siècle à nos jours" :

 

"La "civilisation occidentale moderne", qui a fini par imposer sa loi à toute la planète, est née de deux sources polluées : la révolte de la Réforme et la révolution "humaniste" de la Renaissance. Ces deux sources, diversifiées dans les manifestations périphériques dont s'occupent les historiens, n'en dérivent pas moins d'une origine souterraine commune. L'analyse philosophique de l'essence même du monde "moderne" nous a permis de conclure que ses principaux ingrédients sont le nominalisme et la morale de l'amour-propre, ou de l'homme extérieur. Notons encore que ce ne fut point dans les académies et les cours de philosophie que ces venins de la raison spéculative et de la raison pratique ont structuré mentalement notre civilisation : ce fut plutôt dans la dissémination, la pollution qui fit parvenir ces toxines aux bronches spirituelles de la majorité. C'est au niveau de la perversion du sens commun que s'est nouée la tragédie. " (Gustave Corçao : Le Siècle de l'Enfer, Ed. Sainte Madeleine, 1995 p. 565).

"Le plus grand scandale de ce siècle fut le mariage adultère des catholiques avec les communistes". (Gustave Corçao : le Siècle de l'Enfer, Ed. Sainte Madeleine, 1995 p. 490).

"On ne dira jamais toutes les lâchetés dont nos compatriotes ont été et seront capables par crainte de ne point paraître suffisamment à gauche." (Charles Péguy)

"Une personne sensée qui se réveillerait en ce tournant du siècle, après un sommeil de quelque quatre cents ans, aurait le plus grand mal à saisir en amont la continuité, le fil de ce courant historique qui - au nom de la "Justice" et de la "passion des pauvres" - a engendré la monstruosité de l'univers socialiste ; et elle ne saurait pas de quoi s'étonner le plus, si elle pouvait, en se retournant, considérer la flasque "tolérance" avec laquelle le monde libéral s'est laissé violer. " (Gustave Corçao : le Siècle de I'Enfer, Édition Sainte Madeleine, 1995, p. 143)

"Si nous restons tranquilles et négligents, si nous permettons que l'apathie et la timidité s'emparent de nos personnes, si nous laissons les portes ouvertes à ceux qui cherchent à détruire notre religion, ou si nous attendons que le triomphe de nos convictions soit assuré par la bienveillance de l'ennemi, alors nous n'aurons plus le droit de nous lamenter lorsque l'amère réalité nous fera clairement comprendre que nous avons eu la victoire à portée de mains, mais que nous n'avons pas su combattre comme des guerriers intrépides préparés à mourir glorieusement. " (Cardinal Segura, archevêque de Tolède, lettre pastorale de mai 1931).

"Traitant des origines du socialisme, nous réunissons sous cette appellation les diverses écoles qui s'en réclament, et que nous ne saurions démembrer pour ouvrir avec chacune une controverse particulière. Si beaucoup de socialistes ne sont que des disciples retardataires des plus coupables erreurs du paganisme, il en est d'autres qui, sur plus d'un point, s'accrochent encore aux traditions chrétiennes, et dont l'erreur principale est de vêtir de nouveaux noms les anciennes vertus, de transformer en préceptes les conseils évangéliques, et de vouloir fixer sur terre l'idéal des cieux. Nous ne sous-estimons pas la générosité de ces illusions, mais nous en voyons le danger.

Comme toutes les doctrines qui perturbent la paix du monde, le socialisme n'a pu tirer sa force que de nombreuses vérités mélangées à de nombreuses erreurs. Cette confusion lui confère une allure de nouveauté qui cause l'admiration des esprits simples et peu défendus: nous parviendrons à écarter tout le péril de leurs enseignements le jour où nous y aurons montré, d'une part, les anciennes vérités qui n'ont pas attendu le soleil du dix-neuvième siècle pour voir le jour, et, de l'autre, les erreurs séculaires tant de fois jugées par la conscience des hommes et l'expérience des pauvres. Il est temps aujourd'hui de procéder au triage et de reprendre ce qui est nôtre, c'est-à-dire des vieilles idées populaires de justice, de charité et de fraternité. Il est temps de montrer que nous pouvons plaider la cause des ouvriers, que nous pouvons nous consacrer au secours des classes déshéritées, et promouvoir l'abolition du paupérisme sans nous solidariser le moins du monde avec les prédictions déchaînées par la tempête de juin (1848) qui suspend au-dessus de nos têtes de sombres nuages.

"Nous pouvons compter principalement sur le christianisme, qui n'a jamais cesse de combattre avec une égale fermeté l'erreur du socialisme et les passions de l'égoïsme individuel : le christianisme contient toutes les vérités des réformateurs modernes et aucune de leurs illusions, il représente la seule forme capable de réaliser l'idéal de la fraternité sans immoler la liberté, et de procurer aux hommes la plus grande félicité terrestre possible sans les arracher au don sacré de la résignation ; il est le plus sûr remède aux douleurs d'une vie, et sa dernière parole lorsqu'elle doit s'achever." (Ozanam : "Les origines du socialisme", in Mélanges, Paris 1855, volume VII œuvre I, pages 185-230).

"Un autre trait propre aux intellectuels consiste à ne jamais tirer aucune leçon des événements, parce qu'ils les censurent. " (Jules Monnerot : La France Intellectuelle, Éditions Bourgine, Paris, 1970, page 63.

"Quelle sera l'issue de ce combat livré à Dieu par de faibles mortels, nul esprit sensé ne peut le mettre en doute. Il est loisible assurément, à l'homme qui veut abuser de sa liberté, de violer les droits et l'autorité suprême du Créateur; mais au Créateur reste toujours la victoire. Et ce n'est pas encore assez dire: la ruine plane de plus près sur l'homme justement quand il se dresse plus audacieux dans l'espoir de triomphe. C'est de quoi Dieu lui-même nous avertit dans les saintes Écritures. Il ferme les yeux, disent-elles, sur les péchés des hommes, comme oublieux de sa puissance et de sa majesté ; mais bientôt, après ce semblant de recul, se réveillant ainsi qu'un homme dont l'ivresse a grandi la force, il brise la tête de ses ennemis, afin que tous sachent que le roi de toute la terre, c'est Dieu, et que les peuples comprennent qu'ils ne sont que des hommes. " (Saint Pie X : Supremi Apostolatus)

François-Marie Algoud